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L'auteur

Qu'est-ce qui m'a amené à me lancer dans cette aventure de l'écriture ? Quels sont, dans ma vie, mon expérience, mon passé, les fondements qui sont à l'origine de mes livres ? Où, quand, comment ai-je fait les expériences et les recherches qui m'ont permis de les écrire ?

En remontant dans le passé, je crois que le point de départ se situe durant mes études dites secondaires, entre 12 et 18 ans. J'ai reçu un enseignement très poussé en mathématiques, qui aurait pu me destiner au métier d'ingénieur et qui m'a permis de construire mes projets d'une manière très structurée, systématique, logique, minutieuse. J'ai aussi étudié longuement le latin qui m'a ouvert la porte de la recherche étymologique qui est une des bases essentielles de plusieurs livres.

A l'âge de seize ans, alors que j'étudiais la poésie au cours de français, ma vocation d'écrivain est née à l'occasion d'un concours destiné aux jeunes poètes en herbe. J'ai écrit mes premiers poèmes et j'ai reçu des encouragements personnalisés de la part de l'organisatrice. Premiers signes positifs qui s'adressaient à ma sensibilité. Depuis lors, l'écriture ne m'a plus quitté, j'ai toujours écrit jusqu'à ce jour, des textes très divers : poèmes, scénario de film, pièces de théâtre, traduction, courrier administratif et juridique, conventions, projet de loi, textes de vulgarisation juridique, roman et essais.

Ensuite, cinq années d'études universitaires en droit m'ont apporté une formation de premier plan dans un domaine très important et complexe de la vie moderne, toujours tourné vers la vie, puisque les lois et la jurisprudence sont faites d'histoires vécues qu'il s'agit de décortiquer pour en appréhender toute la réalité. On y apprend notamment à savoir couper les cheveux en quatre puis à les reconstituer. On apprend aussi que dans la réalité tout est fiction, tout dépend de l'interprétation qu'on lui donne. Plus que le droit oral, c'est le droit écrit qui m'a intéressé. Je n'avais pas la vocation de devenir un avocat car j'étais trop timide pour pouvoir plaider, je préférais le travail de juriste, plus littéraire.

Cette timidité m'a poussé à entreprendre en parallèle une formation théâtrale dans le but d'oser mieux affronter le regard des autres. Cela a donné un bon résultat et plus encore, cela a été à l'origine d'une passion pour le théâtre, au point que j'aurais pu tout quitter pour m'orienter définitivement dans cette voie. J'ai joué dans plusieurs spectacles, j'ai créé deux troupes de théâtre, j'ai monté des projets en assumant toutes les tâches (administration, promotion, montage, régie), mais le rôle qui me plaisait le plus était celui de metteur en scène. J'aimais beaucoup travailler avec les acteurs, les aider à « accoucher » de leur personnage (la mise en scène est proche de la maïeutique et cette expérience me sera utile plus tard pour le décodage biologique) et j'adorais être à l'origine de la création d'une œuvre collective devant un public, utilisant le jeu des acteurs, un texte, de la musique, des décors, des éclairages. Le théâtre m'a beaucoup apporté, tout ce que je n'ai pas trouvé à l'université, c'est-à-dire une formation complète et humaniste comprenant tous les aspects de la vie : l'aspect physique, culturel, social, politique, artistique, psychologique, philosophique, financier, médiatique. Nous avons « monté » des pièces de Shakespeare, Racine, Duras, Pinter. Nous étions jeunes, un peu fous. On osait tout. J'avais 20 ans, 25 ans. Mille fois merci au théâtre pour tout ce qu'il m'a apporté. Je recommande toujours cette activité artistique aux jeunes comme formation complémentaire.

Ayant renoncé à tenter une carrière professionnelle dans le théâtre (trop aléatoire pour moi), je suis devenu juriste dans une entreprise publique à partir de l'âge de 28 ans. L'intercommunale où je travaille depuis lors s'occupe du développement économique et du développement territorial. Cela m'a permis d'acquérir de nouvelles expériences enrichissantes dans les milieux les plus divers. Je me suis occupé notamment de rénovation et d'assainissement de friches industrielles. Le matin, j'étais sur chantier, en train de discuter d'aspects techniques avec les ouvriers, l'après-midi j'étais dans les cabinets ministériels à la recherche de subsides. Je me suis aussi occupé d'expropriations pour cause d'utilité publique et de recouvrement de créances, avec toutes les difficultés humaines que cela comporte. On apprend à savoir dire des choses difficiles. Finalement, c'est au service juridique que j'ai trouvé mon épanouissement sur le long terme, particulièrement pour tout ce qui est droit écrit. Le juriste est celui qui fait le lien entre la loi et les hommes. C'est ce que je fais : je « traduis » les lois et les décrets pour que mes collègues puissent au mieux les appliquer et réaliser de beaux projets immobiliers ; dans l'autre sens, je suis appelé aussi à traduire en mots, en conventions, leurs souhaits, leurs projets.

A l'approche de la quarantaine, ma vie a connu un tournant important. Je vivais avec mon amoureuse depuis plusieurs années et nous avons eu une première fille. Cette paternité tardive a été à la fois une grande joie et un stress pour moi. Ensuite, nous avons fait construire à la campagne une maison en bois d'un style assez original, d'architecture organique, ce qui a causé des conflits importants avec l'architecte et les entrepreneurs. L'expérience de la maison fut dure à vivre.

A quarante ans, je tombe malade et je ne guéris pas malgré les traitements médicaux. Après un an et demi de souffrance, je découvre le décodage biologique des maladies et c'est une des plus grandes révélations de ma vie : je guéris après cinq ou six consultations. J'en suis tellement ébahi que je décide d'approfondir cette nouvelle approche des maladies et je vais suivre des formations pendant deux ans. J'en arrive à écrire des articles sur le sujet qui sont publiés dans la revue Bioinfo. Petit à petit, j'accumule les textes et vient enfin le grand jour de la sortie de mon premier livre, Le sens des maux (tome 1), qui sera suivi de trois autres tomes.

Pendant cinq ans, j'ai travaillé à l'écriture de textes sur le sens des maladies. Tout ce travail a bien sûr nourri mon approche du sens de la vie en général. Et ce d'autant plus que, non content d'écrire sur les maladies, j'ai pris une pause de quatre ans à mi-temps dans ma carrière de juriste pour ouvrir un cabinet et proposer des consultations personnalisées. J'ai travaillé avec de nombreuses personnes pour les aider à identifier les stress de survie qui étaient liés à leurs maladies, à leur mal-être, et à les solutionner. Cette expérience difficile fut capitale car sans elle j'en serais resté à une approche théorique de la matière. J'ai pu me confronter à la réalité du terrain et j'ai enrichi mon savoir de toutes les histoires de vies qui m'ont été racontées par mes patients.

A l'arrivée de la cinquantaine et après la naissance de ma deuxième fille, j'ai décidé de me recentrer sur les deux activités qui me sont les plus naturelles et pour lesquelles j'ai à la fois le plus d'affinités et de capacités, c'est-à-dire le travail de juriste et d'auteur. Il était temps de savoir qui j'étais et ce que je voulais. L'éparpillement est enrichissant pendant un temps, mais on ne peut mener à bien plusieurs projets en même temps.

Mes premiers livres sont sortis et c'était comme un mouvement naturel qui coulait de source. La réalisation d'un vieux rêve qui arrive enfin parce que c'est le bon moment et que je suis prêt.

Je crois que tous ces événements brièvement résumés ont nourri mon travail d'auteur. Chacun d'entre eux est comme une pierre sur le sentier qui m'y a conduit.


« Les vieux rêves, étaient de bons rêves. »
Clint EASTWOOD « Sur la route de Madison »

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